Je crois que je n'ai pas besoin de vous donnez mon nom... Vous pouvez le lire sur mon dossier. Mon père m'appelait Jeff, ma mère ne se donnait pas la peine d'employer un diminutif, c'était un bien trop grand effort pour son cerveau qui baignait dans l'alcool de prune. Non, je n'ai pas eu une enfance facile, entre un père qui disparaissait six mois sur douze pour cause de maîtresse et ma mère qui n'avait pas aligné deux mots d'affilés depuis mes quatre ans sans baver du fait de son ivresse... Certains ont dit que malgré ça on avait tenté de m'aider. Me foutre un éducateur moralisateur dans les pattes c'était de l'aide ? Me faîtes pa gerber bande de crétins, vous pensez vraiment qu'on peut aider un gosse comme ça ? Lorsqu'un môme me tirait une grimace en primaire, je le corrigeai bien comme il faut, et quand la mère du chiard demander à voir ma mère, je lui disait gentiment que celle-ci était un peu incommodé. Bien sur ils ont fait la connerie de prendre pitié de moi au Collège. C'est là que ça à péter. J'ai jamais touché à la drogue, pas un truc pour moi vu ma mère... Mais les combats de rue, ça c'était ma drogue, mon petit bonheur personnel. J'étais pas assez fortuné pour avoir mes cours de Judo, mais je peux vous dire qu'un gamin apprend beaucoup de choses en les expérimentant. Arrivé au lycée, ils ont arrêtés, ils disaient que j'étais devenu assez mur pour prendre sur moi... Le conseiller social m'a même dit que j'étais un précoce. Vous savez un gamin auquel on donne le titre de surdoué parce que son QI dépasse la moyenne. L'intelligence, je la développer pas dans une salle de cours. Mais dans les parcs et les rues. Je crois qu'en trois ans j'ai dézinguer plus de dealers que la police de Washington D.C. durant le siègle dernier. Problème avec les diplômes, j'en voulais pas. Mes parents avaient pas de quoi payer les études. Mère décédée alors que j'avais vingt ans. La liberté est arrivée. J'ai tout viré dans la baraque, l'alcool, la vermine, la moisissure et la pire des crasses : mon père. Je crois que là où j'ai fait une merde, c'est quand j'ai commencé à me faire au trafic d'arme. La guerre des gangs c'était pas mon truc mais fallait bien aligner les autres pour faire buziness correct dans le milieu. Je crois que quand il m'a envoyé devant les merles du barreau, le procureur a du hésiter entre une accusation d'homicide et une demande au tribunal international pour génocide. C'est pas que j'aime pas les latinos, mais les gangs payaient mal. J'ai du faire le ménage. A ma manière. Israël, ça c'est un pays fait pour les guerriers ! Magnum Research leur a demandé plus d'un conseil et foutre une balle de .50 dans une arme de poing, fallait avoir le culot. Un truc qui permet de tirer un sanglier sans problème... Problème reste le chargeur. Lorsque vous savez qu'un flic qui utilise un putain de Beretta model 92 a huit balles de plus que vous, là vous comprenez pourquoi il faut toujours avoir une arme de soutien. L'arme de soutien vous allez me demander ? Un Jericho. Israel Military Industry, faut pas faire chier. Là on se bat avec autant de balle au chargeur. Et quand un poulet ce dit que les ambidextres ça existe qu'au cinéma il a du mal à supporter la vue de deux armes Made In Israel dans les mains d'un seul homme. Je crois que l'hébreu est une des langues les moins faciles à apprendre, putain de dialecte, je vous dis pas... Mais bon en Israël ça baragouine ce que ça peut et c'est une langue officielle là-bas. Alors bon, pour faire bon commerce, j'ai fait ce qu'il fallait. Et grâce à ça j'ai eu mes petits bijoux favoris. Balles de .50 Action Express avec noyau titane et revéture or... Un truc qui vous tue un flic à travers son gilet pare-balle et même le collègue derrière si le gars est pas trop épais. Je vous raconte pas les boucheries que j'ai fait dans les rangs du SWAT avec ce truc. Mais bon, j'ai eu affaire à un connard. Un putain de Russe, Sergei Kiev... Saleté de traître. Ce chien m'a livré comme une lettre à la poste en échange d'informations. Dire que j'aurai jamais put vendre d'armes au Tchètchène... Une des seules choses que je regrette aujourd'hui. Mais maintenant, c'est une autre histoire. Fini la rue, bonjour la prison... Vingt-cinq piges et déjà en taule, je vous raconte pas le merdier ! Gold Jacket à l'ombre les gars, le buziness de la rue va changer de visage. J'ai échappé à l'injection, mais je suis là pour un bout de temps. Si on m'avait dit que faire brûler une usine à coc' dans les vieux hangars désaffecté ralongerait ma peine, je me serai abstenu. Mais que voulez-vous, la dose ça me défrise. Alors bon, me voilà aujourd'hui dans une taule des USA. Des fois je reçois du courier d'Israël... Un type qui voulait me présenter sa fille continue à m'écrire. Il raconte un peu sa petite vie mais surtout... Il m'apprend des trucs sur les nouveautés dans le commerce. Je me demande s'il a comprit ce que voulait dire "Prison" lorsqu'il l'écrit sur l'enveloppe. Pauvre gars, brave gars... Ta fille je l'épouserai même si c'est un laideron pour avoir un beau père comme toi.
Mais ici, je suis seul...